Depuis des années, Citroën est le roi des petites autos avec sa deuche. Les Renault 4CV et Dauphine visent plus haut en gamme. Mais au début des années 60, Renault veut s’attaquer à la chevronnée et va créer la R4. Une auto dont le nom sera profondément marquée par une de ses versions : la R4 L.

Renault vise la qualité

Renault R4 4L

Le constructeur au losange ne va pas pour autant descendre en gamme et s’aventurer dans les 2 cv fiscaux. L’idée est de rester dans la gamme des 4 cv avec une auto pratique et "moins laide" que la deuche.

Pour le côté pratique, on va choisir un plancher plat et un hayon. Pour le côté économique, on reprend le moteur Billancourt qui équipe déjà les 4CV et Dauphine.

C’est en 1961 qu’est lancée la gamme. Pour le côté économique, Renault a tout de même voulu descendre dans la gamme des 3 cv avec un moteur spécial, de plus faible cylindrée qui sera monté sur l’éphémère R3. La R4 embarque le 747 cm³ de 24 ch et n’est pas mieux équipée. C’est la "deuxième" entrée de gamme. Elle séduit tellement, face à la R3, que cette dernière sera retirée après deux millésimes, faute de ventes. Mais il existe surtout une troisième version, celle qui va marquer l’histoire de la populaire Renault.

La R4 L, le Luxe d’entrée de gamme !

Renault R4 Super

Dès le départ, c'est la R4 L qui chapeaute la gamme. Avec son L qui veut dire Luxe, c’est aussi une Limousine. Comprenez par là que, contrairement aux berlines à 4 glaces latérales que sont les R3 et R4, la R4 L en propose 6 en ajoutant celles de custode.

On la reconnaît également avec ses enjoliveurs à trois branches, son pare-chocs chromés qui est doté de butoirs caoutchouc, une moulure de bas de caisse en alu et un monogramme 4L doré.

Dès Mars 1962, 6 mois après la sortie des premières autos, la R4 Super vient piquer la place de haut de gamme à la R4 L. Pour le coup elle double les pare-chocs et s’équipe d’un moteur plus puissant et de cylindrée identique (même si les autres modèles passent à 26,5 ch). Du coup sa puissance fiscale est de 5cv.

1963 : la Grande année de la R4 L

Renault R4 4L

La R4 L va être une star du marketing, même si le mot n’est pas encore utilisé, entre Mars et Juilet 1963. Avec l’opération "Elle prend le volant", Renault veut attirer une clientèle féminine et citadine vers sa populaire. 4200 autos sont peintes en noir avec des canages paille ou vert et rouge. Les conductrices peuvent l’essayer 48h et l’opération est un succès.

En fin d’année 1963 les pare-chocs changent sur toutes les R4 qui délaisse le tube, trop fragile, pour une lame. Elle différencie toujours la R4 et la R4L, cette dernière reprenant une lame chromée.

On note aussi une réorganisation de la gamme puisque la R4 L "absorbe" la Super. La R4 L Super propose ainsi les équipements de la version export, avec notamment des sièges séparés à l’avant, une banquette rabattable et une boîte spécifique entièrement synchronisée.

En décembre apparaît la Renault 4 L Super "Parisienne" qui reprend la décoration des autos de l’opération "Elle prend le volant".

Le millésime 1965 voit une autre réorganisation de la gamme. La R4 L Super devient R4 L Export avec le moteur 4cv et R4 L Export Super avec le moteur 5cv.

1965 : la R4 L tire sa révérence… au catalogue

Renault R4 4L

Fin 1965 on introduit finalement de gros changements dans les dénominations commerciales. Ainsi les R4 s'appelleront désormais Renault 4 (vous n’aviez peut-être pas noté la nuance). La version "de base" laisse sa place à la Renault 4 Limousine Luxe qui reçoit des vitres de custode. La R4 L qui nous intéresse devient la Renault 4 Export tandis que la Parisienne reste au catalogue.

Il n’y aura plus de R4 L, ou "4L" au catalogue. Pourtant ce modèle s’est bien vendu et son nom passe dans le langage commun. Il est depuis communément utilisé, quelle que soit la version de l’auto !

Si vous envisagez d’acheter une R4 L pour la restaurer, sachez qu’Alepoc sera à vos côtés avec son gros catalogue de pièces (à retrouver par ici).